dimanche 6 avril 2008

Alfred Tchétché cité dans un putsch contre Gbagbo (1)

Le temps de la terreur ‘‘bleue’’

A l’étranger où je suis en ce moment, je suis tombé par hasard, sur un article signé d’un certain Coulibaly Souleymane, correspondant régional d’un quotidien de la place. Cet article faisait le compte rendu d’un point de presse qu’avait animé un certain M. Alfred B. Koudou Tchétché, « dans la capitale administrative et politique » de notre pays (Yamoussoukro), où vit ce dernier. C’est un papier court, ramassé, comme on en demande aux correspondants régionaux — dans toutes les rédactions du monde, on n’a jamais suffisamment de place pour les faits régionaux, moins encore pour les plumes ‘‘régionales’’. Bref, c’est un papier ramassé qui dit, en peu de mots, sans état d’âme, sans aucun commentaire (neutralité journalistique oblige) ce qui est arrivé à ce « monsieur Alfred Balié Koudou Tchétché ». Un petit papier, timide et squelettique, signé d’une plume régionale, sans importance, qui parle, d’une voix neutre, de M. Alfred Balié Koudou Tchétché. Un petit papier…

Seulement, voilà : si le nom du journaliste qui a signé ce papier ne dit rien à l’opinion, celui de M. Alfred Tchétché interpelle, quant à lui, de nombreuses personnes ; car cet Alfred Balié Koudou Tchétché n’est, en réalité, pas n’importe qui. Ce n’est pas d’un individu anonyme, ni suspect qu’il s’agit. Il s’agit d’Alfred Tchétché, un homme connu. Un homme bien, comme on dit : élégant, galant aussi, gentil, un bon bourgeois qui écoute Chopin et Ray Charles, boit du grand cru et lit de grand auteurs…

J’ai le privilège de compter au nombre de ses amitiés ; car être un ami d’Alfred Tchétché est en effet un privilège. C’est pourquoi, ce petit papier signé d’une plume anonyme a eu de l’importance à mes yeux ; tout comme il a dû en avoir aux yeux de tous ceux (et je devine combien ils doivent être aussi sélects que nombreux) qui font partie des amis d’Alfred Tchétché. Et c’est aussi pourquoi, le cas d’Alfred m’interpelle, me chatouille les doigts, me dérange et m’alerte.

Quoi ! Alfred tchétché comploter contre M. Gbagbo Laurent ? Et qui l’a dit ? Un journal de la place. Un journal de couleur bleue… je devine ; car il n’y a qu’eux et eux seuls qui peuvent se donner licence d’écrire de telles insanités dans leurs journaux impolis et impunis.

Non, que surtout, l’on ne se mêle pas d’altérer ma juste colère. Je dis qu’il est temps que l’Olped et l’UNJCI, s’ils veulent conserver leur crédibilité, interpellent ces journaux de couleur bleue, financés par les hommes du pouvoir et au service de ce pouvoir (tout ivoirien le sait) et qui se sont mis aussi au service d’une cause mauvaise : offrir aux escadrons de la mort (dont tout ivoirien sait qu’il sont une émanation du régime) une liste de gens à tuer, pour la tranquillité du pouvoir de Gbagbo.

Venance Konan et moi sommes leurs cibles depuis un mauvais bout de temps. Au début du mois de janvier 2008, j’ai ainsi appris (de nombreux ivoiriens — parents et amis de même), que j’étais au Bénin durant les mois de novembre à janvier où je serais entrain de participer, au service de M. Brahima Coulibaly dit IB, sergent déserteur de notre Armée nationale, à un complot contre M. Gbagbo. Et le journaliste signataire de ce papier d’en appeler à une réaction des forces judiciaires et à celles de la répression pour que Venance et moi, soyons mis aux arrêts et traités comme des putschistes ! Mes parents et proches amis, ainsi que mes fidèles lecteurs qui savaient où j’étais (nous étions en communication téléphonique régulière, sur des lignes directes et des portables) avaient, heureusement pour moi, vite compris que ces journaux répandaient des mensonges éhontés. Plus grave, c’est sur le site du cabinet de la Présidence de la République que j’ai retrouvé, dans sa version intégrale, cet article qui m’incriminait…

J’ai saisi M. Zio Moussa, Pdt de L’oloped ( ?) de cette affaire. Venance Konan, dans un article, s’est quant à lui, interrogé de savoir comment, dans un pays normal, des journalistes peuvent-ils demander à un régime de mettre aux arrêts des collègues qu’ils ont décrétés putschistes !!!

En avril 2004, j’ai été surpris de lire dans un article publié dans un de ces journaux de couleur bleue, que j’étais un apparatchik (un traître à la patrie)… à une période où sévissaient les escadrons de la mort ! Après enquête, il m’est revenu que le journaliste qui avait écrit ce papier, hier de mes amis, pro Guéi affirmé contre Gbagbo, après être passé par le PDCI (ce qui n’était un secret pour personne), mais désormais gbagboïste (après la mort de Guéi et aussi après que l’Accord de Marcoussis avait reconnu la légitimité du pouvoir de Gbagbo – qu’il n’aimait pas du tout), faisait partie des nouveaux chouchous du Palais qui s’étaient donnés pour vocation républicaine de détecter les « traîtres à la patrie ». Et livrer leurs noms à la vindicte. En attendant que les escadrons de la mort parachèvent la besogne, par élimination physique de la personne mise en cause.

Il y a un dangereux précédent : en 1994, le journal bleu emblématique « La voie », avait publié une photo historique de quatre grandes figures de la gauche ivoirienne (Gbagbo, Dakouri, Moriféré, Zadi), en la falsifiant de manière inquiétante : une cagoule fut mise par le monteur (la décision avait été prise en conseil de rédaction) sur la tête de Bernard Zadi, écrivain de renom, auteur dramatique et respectable intellectuel et enseignant de ce pays ! Exactement comme on le faisait chez les Soviétiques, sous Staline. Aucun intellectuel du FPI ne s’était senti indigné par un acte aussi crapuleux et aux implications idéologiques vraiment inquiétantes…

1 commentaires:

Anonyme a dit…

MERCI DE DEFENDRE UN HOMME SI NOBLE ET SI CROYANT. DIEU VOUS BENISSE. BECA