mardi 11 mars 2008

Lutte contre l'Insalubrité (2): manque d'ambition pour la jeunesse

Les trottoirs ! Parlons-en toujours. Le maire d’Adjamé affirme : « (…) Les jeunes qui sont sur le trottoir sont nos diplômés qui viennent de l’université. Certains ont la licence, d’autres la maîtrise et le gouvernement n’a rien n’a pu leur trouver du travail… » Sidérant !

Ainsi le maire d’Adjamé est convaincu que l’activité qui sied aux jeunes diplômés de sa commune, sortis de nos universités, est d’exercer une activité marchande sur le trottoir ! Et quelle activité !!! Nous voulons bien comprendre son souci de chercher à lutter à sa manière contre le chômage. Mais est-il impossible d’aménager, au bénéfice de ces jeunes, des espaces marchands ou commerciaux salubres, bien ordonnées et agréables à voir ? En clair, y a-t-il vraiment incompatibilité entre l’esthétique et l’utile ? Là, est la question. Le ministre Mel a tranché. Non. Et il a raison. L’opération qu’il a menée à Adjamé est donc fondée. C’est pourquoi il faut l’encourager dans cette voie.

Je suis de ceux qui ont toujours pensé que l’insalubrité ne saurait être ni une qualité ni une malédiction ; le désordre, le vacarme, l’indiscipline, encore moins. Ce sont des tares, et nous devons les corriger. Non, M. le Maire d’Adjamé, le destin de jeunes sortis de nos universités ne saurait être de mener de misérables activités commerciales sur le trottoir. Dans un pays sous développé comme le nôtre, il devrait y avoir de la place pour les jeunes diplômés, sur les vrais chantiers du développement. Occuper le trottoir est un acte illégal que le Premier magistrat d’une cité ne saurait encourager. Et ce n’est pas non plus et uniquement au gouvernement qu’il incombe de trouver du travail aux jeunes diplômés. Une commune, comme celle d’Adjamé, génère des ressources financières, d’énormes ressources d’ailleurs. Qu’en faites-vous, M. le Maire ?

Il appartient aussi et même surtout aux maries de trouver des réponses au problème du travail. Comment procéder ? Ce n’est pas à moi de vous le dire. C’est vous qui avez voulu être le maire de cette commune, et non moi ; vous et votre cabinet (tous payés par l’argent du contribuable) êtes sensés détenir la solution aux problèmes des jeunes de votre commune. Je suis certain que, lorsque vous briguiez la mairie, vous leur aviez promis autre chose qu’un ‘‘destin de trottoir’’ ; autrement, ces jeunes ne vous auraient jamais donné leurs voix. Respectez donc vos promesses, M. le maire.

Il apparaît qu’en réalité, la plupart de nos maires ne savent même pas ce que c’est qu’une ville ; pas plus que nos dirigeants, ce que c’est qu’un Etat, une République, une Nation. Il faudrait les civiliser (les maires) et les instruire (les dirigeants) à ces notions.

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