lundi 17 mars 2008

Présidentielle 2008 ( ?) (7): la sécession gbagboïste - une folie réalisable

La troisième phase du tourment que la Côte d’Ivoire va vivre à l’issue de ces élections, est la sécession gbagboïste. C’est la phase ultime de la folie de l’autocrate : créer à l’Ouest, un Etat autonome de la Côte d’Ivoire. Le Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana de Kuffor, ne lui donneront aucun soutien dans ce sens. Gbagbo n’aime pas Yayi Boni (un disciple de Banny) ; il se méfie du jeune Faure Eyadéma dont le père fut un disciple d’Houphouët ; il déteste aussi Kuffor ; ce dernier le lui rend bien, qui était d’ailleurs pour la suspension de notre Constitution l’année dernière, à l’ONU. Et Gbagbo lui en veut, surtout pour cela.

Pour la sécession qu’il envisage de faire, il compte sur l’appui de la Guinée de Lassana Conté (un autre tueur), du Cameroun de Biya (qui s’est opposé à la suspension de notre Constitution), de la Sierra Leone, du Liberia, de la Guinée Bissau, de l’Afrique du Sud, de l’Angola et du Rwanda. Les trois derniers pays sont prêts à reconnaître immédiatement le nouvel Etat. Il a, entre-temps, sécurisé le Port de San Pedro à cette fin. Les terres fertiles du pays bété (boucle du café et du cacao), le pétrole, le gaz, quelques autres richesses du sous-sol de cette région, lui garantissent des potentialités économiques réelles, susceptibles de rendre viable, une folle sécession ; surtout qu’il s’est réconcilié avec les populations burkinabè (main d’œuvre garantie) auxquelles des cadres de l’ouest offrent les terres qu’ils ont arrachées aux paysans baoulé.

Gbagbo aura ainsi un Etat placé sous son contrôle effectif et définitif, réalisant là, le vieux rêve qui a peuplé ses nuits d’adolescent envieux du confort des riches de ce monde : devenir riche, lui aussi ; riche, puissant, craint et respecté ; être appelé, jusqu’à ses derniers jours (comme Houphouët), Son Excellence Monsieur le président de la République. Voilà un des vieux fantasmes de celui qui préside actuellement aux destinées de notre pays. Il rêve surtout de régner autant, sinon plus longtemps que Félix Houphouët-Boigny. Et il est prêt à se tailler une Constitution à sa mesure.

Gbagbo aime le pouvoir ; il en a rêvé depuis l’adolescence. Il l’a ardemment désiré, convoité, courtisé, prêt à tout (conflit, protestation, troubles, complots, arrangements, compromission, alliances dangereuses, force, etc.), pour y parvenir. Et il y est parvenu. A force d’intrigues.

Laurent Gbagbo aime le pouvoir, les honneurs, la richesse, le luxe et surtout, les femmes ! Ce n’est pas un délit en soi, mais ce sont là, des choses (surtout la passion du harem) qui s’accommodent mal du bon exercice du pouvoir politique. De nombreux cadres de son parti viennent de découvrir ce visage de lui qu’il avait habillement su dissimuler, du temps des frondes épiques contre le pouvoir d’alors. Et ces cadres en parlent à présent, à mots non voilés, dans l’intimité d’échanges fraternels qu’il m’arrive d’avoir avec certains d’entre eux. De nombreux Ivoiriens ne connaissaient pas non plus ce visage-là, de celui qu’ils croyaient être l’incarnation de l’intégrité, de la simplicité et du dépouillement. Les récentes ‘‘sorties’’ de Simone, son épouse, ainsi que celle de son Pasteur Koré Moïse, qui ont dénoncé en des termes sans équivoque, les pratiques impudiques qui avaient cours sous ce régime, sont à cet égard, très significatives. Les Ivoiriens et leur sens décapant de l’humour disent : « C’est quand moisi a percé, qu’on découvre son vrai visage ».

Laurent Gbagbo aime l’argent. Il en prenait chez Bédié (quand il était opposant5) ; il en a pris avec Robert Guéi. Ce dernier, après qu’il eut perdu le pouvoir (dupé par Gbagbo), menaçait de tout révéler à l’opinion ; d’où l’urgence de le faire taire à jamais. Ce qui a été fait ! Salement. Dans le brouillamini des événements du 19 septembre 2002 — qu’on a vu venir, et qu’on a laissés se faire de manière consciente et calculée : en profiter pour liquider physiquement Bédié, Alasanne et Guéi. Le dernier (un général d’armée) s’est fait surprendre (avec la complicité du clergé catholique), et a été tué ; tout son entourage immédiat a été massacré, afin de s’assurer du silence absolu et définitif sur les forfaitures financières de Gbagbo.

Laurent Gbagbo a pris de l’argent avec Alassane Ouattara ; il en a reçu de Kadhaffi (200 millions) avec lesquels il avait entamé les travaux d’achèvement de sa maison de Mama. Je devine qu’il a dû en recevoir de l’ex-gouverneur de la Bceao Charles Konan Banny, qui croyait, en ce temps-là, être en présence d’un ami. Non, Gbagbo n’est pas Gandhi. Il n’a pas non plus l’âme d’un Mandela ou de A. Toumani Touré. Il est une mauvaise synthèse d’Houphouët (par l’amour de la richesse et l’encouragement au gain facile et illicite), de Nkrumah (par le culte de soi), d’Idi Amine (par sa culture du rire gras et spectaculaire) ; enfin, de Sékou Touré (par l’habileté à l’intrigue, l’invention de complots et le courage de faire tuer ! Froidement ! Au nom de l’Etat). En Côte d’Ivoire, on appelle cela « être patriotes », ou être un « défenseur de la légalité républicaine ». Un trait unit tous ces dirigeants : la passion du pouvoir. Cette passion a fait d’eux, des autocrates. Et Laurent Gbgabo (acquis aux vertus de la démocratie dans son passé d’opposant), a fini par devenir un redoutable autocrate, en expérimentant chaque jour, la douceur et les fastes du pouvoir, ainsi que la réalité de l’âme servile des courtisans et autres larbins des Palais. C’est un roi nègre dans des habits de chef d’Etat d’une République ! Un dirigeant dépassé. Comme Henri Konan Bédié-le-prince-des Nambè, l’enfant-béni-des-eaux-et-de-la-pluie ! Mystification ! Comme aussi, et même, Alassane Ouattara-le-prince-de-Kong-la-fabuleuse ! Tous dépassés ! Des ostrogoths politiques !

Note:
5/ Cissé Bacongo y fait allusion dans son livre sur le parcours d’Alassane Ouattara.

1 commentaires:

gbapleu a dit…

Il n'y avait pas besoin d'écrire pareilles énormités. Gbagbo, le tueur , l'assassin! Mais qui a-t-il tué ? je voudrais savoir, je voudrais des noms et les circonstances dans lesquelles sont arrivées ces meurtres.
quel debordements T. KOFFI!. Gbap.